EVALUATION

Les données quantitatives dont on peut disposer pour le département, concernant à la fois le taux de résistance et la consommation d'antibiotiques, constituent des indicateurs relativement simples de l'impact du programme d'intervention.

Un suivi annuel de la prévalence du portage nasopharyngé de pneumocoque à sensibilité diminuée à la pénicilline chez un échantillon aléatoire d'enfants fréquentant les crèches est facile à réaliser et jusqu'à présent bien accepté. Il permet de surveiller non seulement la prévalence microbienne mais aussi l'évolution des prescriptions chez ces enfants.

Compte tenu de la taille de l'échantillon d'enfants actuellement prélevés dans les crèches, une diminution de 10% en cinq ans serait statistiquement significative avec une puissance de 80% au risque alpha de 5%. La comparaison de la prévalence de souches de pneumocoque résistant isolées dans les mêmes conditions dans d'autres départements permettra de juger de l'efficacité de la campagne.

Parallèlement, la prévalence des germes ORL résistants aux antibiotiques au cours des infections invasives de l'enfant (méningites, pneumonies…) fera l'objet d'une surveillance annuelle à partir des données émanant des laboratoires hospitaliers.

Les données de consommation peuvent être obtenues soit de l'industrie pharmaceutique, soit des caisses d'assurance maladie et comparées à celles d'autres départements.

Parallèlement, des enquêtes complémentaires permettront d'évaluer les changements de pratique chez les médecins : nouvelle enquête comparable à celle concernant les attitudes thérapeutiques des médecins généralistes face à la pharyngite virale de l'enfant de moins de 3 ans conduite fin 1996, réunion de groupes de médecins. L'enquête téléphonique auprès des médecins montrait que 54% des généralistes prescrivaient un antibiotique dans ces circonstances contre 15% des pédiatres [12].

Par ailleurs, une nouvelle enquête auprès des parents évaluera l'impact du programme d'intervention sur leurs connaissances, attitudes et attentes face à l'enfant malade, les éventuels changements de comportement vis à vis du mode de garde. L'attitude des directrices de crèche pourra également faire l'objet d'une nouvelle enquête.

Un tel programme d'intervention, s'il atteint ses objectifs, sera poursuivi dans les Alpes Maritimes et pourra être élargi par la suite à d'autres départements.